mardi 29 juillet 2008

St Christophe : fils de roi, bateau-pont, porte et clé...

Sur une page dont je vous recommande la lecture, Timothy Scott s'interroge sur les raisons qui ont poussé l'Eglise Catholique a quasiment faire disparaître St Christophe du calendrier...
On y trouve de plus des éléments intéressants sur la symbolique de cette légende :
- d'abord Offerus (autre nom du Réprouvé) serait fils d'un roi païen. Ayant du mal à avoir un enfant, sa mère aurait prié la Sainte Vierge en secret. Le Roi a offert, sans doute en remerciement, son fils aux dieux Machmet et Apollon...
- dans toutes les mythologies, il y a une barque de la mort qui permet en traversant les eaux une nouvelle naissance...
- dans la tradition hindoue il est dit "que le corps humain est comme un bateau dont la première et principale utilité est de nous faire traverser l'océan de la vie et de la mort pour atteindre la rive de l'immortalité"
- comme Atlas et Hercule, Christophe et le Christ se repassent le poids du monde. Ils sont tour à tour l'axe du monde, son soleil pilier.
- Christophe c'est le passeur (la porte) et le chien-gardien (la clé). Un géant à tête de chien...
Pour compléter voici une citation du livre de Rosa Giorgi, "Les saints", à propos du tableau de Patenier : "l'iconographie nordique de la Renaissance considère le passage comme une métaphore du voyage de l'âme pour atteindre la rédemption"

Dictons, proverbes, fêtes

"Regarde Saint Christophe et va-t-en rassuré" écrit en 1930 et bien visible en 2008, au dessus de l'entrée de l'Eglise Saint Christophe de Javel à Paris.

« Qui te mane vident nocturno tempore rident. »

En Picardie, on l’invoquait autrefois pour des affections concernant le passage (coliques, accouchement) comme contre les orages, la grêle, les maux de dents etc. Aujourd’hui son culte a repris vigueur auprès des automobilistes qui placent sa médaille dans leur voiture et qui vont en pèlerinage par exemple à CELLES, TERTRE ou WASMES-BRIFFOEIL (deuxième dimanche de juin) : "REGARDE SAINT CHRISTOPHE ET VA-T’EN RASSURE ... mais sois prudent quand même" ajoute-t-on malicieusement...

St Christophe devant Notre Dame

Une fois n'est pas coutume, un simple copié collé d'un presque miracle, en tout cas d'un voeu qui a abouti à l'érection d'un gigantesque St Christophe à Paris en 1413 :
Mais la manifestation la plus concrète du culte de Saint Christophe à Paris était incontestablement l'immense statue élevée en 1413 à l'entrée de l'Eglise Notre-Dame. Ce colosse, qui représentait saint Christophe portant l'enfant Jésus sur ses épaules, mesurait 28 pieds de hauteur, le pied avait une aune de longueur, le pouce un pied de roi; il était adossé au gros pilier de l'entrée de la nef à droite. Un peu plus loin était une colonne soutenant une grande pierre carrée sur laquelle était représenté un chevalier armé de toutes pièces avec cette inscription: "C'est la représentation de noble homme Messire Anthoine des Essarts, chevalier jadis sieur de Thieux et de Glatigny, au val de Valie, conseiller et chambellan du roi nostre sire Charle VIème de ce nom, lequel chevalier fit faire ce grand image en l'honneur et remembrance de Monsieur saint (XXIII) Christophe en l'an 1413. Priez Dieu pour son âme."
Anthoine et Pierre des Essarts furent mêlés aux troubles qui agitèrent Paris pendant la Guerre de Cent Ans. Pierre eut la tête tranchée aux Halles, le 1er juillet 1413, par ordre du duc de Bourgogne. Anthoine était en prison, attendant le même sort, lorsqu'il vit en rêve Saint Christophe qui venait le délivrer. Il fit voeu, si ce rêve se réalisait, d'élever au saint une statue énorme dans l'église Notre-Dame, et mis en liberté quelque temps après, il accomplit loyalement sa promesse. Cette statue fut détruite vers la fin du dix-huitième siècle à la suite d'un accident.

lundi 21 juillet 2008

Paroisse St Christophe à Rouac, commune de Marcieu (38)

En juin, quand je suis passée, l'église romane à raz de la route était fermée; à côté le cimetière est toujours en activité. Dans l'inventaire du patrimoine (voir bibliographie), il n'est pas fait mention d'objet en rapport avec St Christophe mais...si vous savez où est la clé, je visiterais avec plaisir...
Le plus beau rapport que j'ai vu avec notre saint, c'est le magnifique vieux chemin qui descend au lac du Monteynard, lac d'un barrage sur le Drac. De l'autre côté du Drac, il y a la chapelle de Pâquiers et c'est déjà le Trièves...

Pour les touristes, cette année il a été installé deux ponts de singe, qu'on appelle aussi passerelles himalayennes qui traversent le lac. Pour voir ce que ça donne, comme si vous y étiez allez voir sur le site personnel de Olivier Dodinot.
Il y a eu une époque où l'on traversait le lac suspendu à un câble... Ceci est une reproduction de carte postale intitulée : Saint Martin de la Cluze, Passage du Drac en face de Monteynard. Je ne connais pas la date. La reproduction de la carte m'a été donnée par un habitant de St Martin de la Cluze.

dimanche 20 juillet 2008

Paroisse St Christophe, Eybens (38)

En Isère plusieurs paroisses sont sous la protection de St Christophe. Parmi elles Eybens, agglomération limitrophe de Grenoble.
A Eybens, j'ai visité l'Eglise à la recherche de référence au saint : il n'y en n'a aucune sinon un titre sur le panneau d'affichage "Paroisse St Christophe". L'église est du 19ième siècle avec de beaux vitraux du 20ième siècle presque abstraits. Seul élément de paganisme relatif : un petit autel pour la Vierge Marie avec quelques bougies et un tronc (pour payer les bougies). L'église s'enorgueillit aussi d'un orgue monumental du 20ième siècle.
L'ancienne église contenait paraît-il une croix très vénérée par les Eybinois.
Il est à remarquer, que Eybens se trouve sur l'ancienne voie romaine, Grenoble-Briançon, qui suivait, pense-t-on à peu près le même tracé que la Route Napoléon actuelle. Le passeur a donc toute sa place ici d'autant que le ruisseau d'à côté, le Verderet, est un torrent qui fait parfois des siennes. A Tavernolles, un peu au dessus, de grands bassins de rétention ont été construits pour prévenir les crues. A Eybens, le Verderet n'est plus qu'à peine visible : il est enterré à partir de l'église, ce me semble, et ne revoit la lumière que dans l'Isère, 7 à 8 km plus loin. Mais il résiste dans la toponymie et lors de la constructions de nouveau bâtiments : la nouvelle bibliothèque de Teisseire à Grenoble... Est-ce le Verderet qui abreuve les racines des deux merveilleux platanes qui poussent à côté ? Les pêcheurs de truite disent que dans le Verderet souterrain, les truites seraient plus grosses...
Des férus d'histoire locale et ou d'hydrologie en sauraient-ils plus ?

lundi 7 juillet 2008

Le bébé qui s'alourdit

Une femme de Corps qui revenait de la Salette à la tombée de la nuit, trouve un petit bébé qui pleurait au bord du chemin. Alors, la bonne femme il le prend, il le met dans son tablier et en cours de route, il trouvait qu'en marchant le bébé il devenait bien lourd. Elle à ce moment, lui a dit :
- Tu es bien lourd !
Et puis le petit lui a répondu:
-C'est le diable que tu portes !
Elle l'a posé sur le bord du chemin et ça a disparu tout d'un coup, comme ça, vé!
Recueilli à Beaufin (38) en 1959. Bien sûr, ça vient de la collecte de Charles Joisten mais ça m'avait échappé ! Un comble. A comparer à la légende du samouraï... et aux autres légendes où le fardeau qui s'alourdit est un animal.
Pour ceux qui ne sont ni dauphinois, ni très catholiques, La Salette est un sanctuaire marial que l'on visite depuis la Pologne, au moins...

Eglise de Lavaldens (38)


En juillet 2008 : l'Eglise de Lavaldens est grande ouverte sauf pour les chiens et les poules. Elle est accueillante au piéton, si l'on sait trouver la double porte à gauche de la clôture pour les animaux, mais attention en sortant aux voitures ! Si l'on suit la route juste après l'Eglise à gauche il y a la scierie, puis le pont que l'on devine sur la photo...
Dedans, entouré des vitraux de St Côme et Damien, martyr, le vitrail central représente St Christophe, dans une position moderne en tout cas conforme à la façon de porter les enfants d'aujourd'hui.
L'église (comme les vitraux ?) date de 1881. Dans les généreux donateurs on trouve les Chartreux.
A côté, il y a une cure monumentale, le cimetière, un tilleul de l'an 2000 (et la souche d'un autre qui datait peut-être de Sully ?), un rucher d'artiste, une scierie de légende (avec dedans paraît-il une scie battante), tout ça à raz du ruisseau de l'Espalier, affluent de la Roizonne qui coule un tout petit peu plus bas.


Sur le sentier, il y avait un homme qui portait un chat sur son épaule, le chat s'est échappé, ouf !...

Chapelle St Jacques St Christophe à Valjouffrey (38)


5 juillet 2008 : La Chapelle St Jacques St Christophe au hameau des Faures à Valjouffrey est fermée. Encadrée de potagers, le bassin juste devant a une utilité toute trouvée. Les salades sont apétissantes, il y a aussi de la coriandre...
La cloche sonne l'heure, les voisins ne savent pas où est la clé et sur la porte, qui ouvre au Nord, il y a une date :

La chapelle est tout près du fleuve local, La Bonne, et tout contre son affluent, le Malentraz, qui passe presque à raz de la chapelle. Il y a une petite passerelle en bois récente pour atteindre les autres maisons du hameau. Au bord du torrent il y a des traces d'anciens moulins ou et de martinets, scieries ?
Les Faures : la toponymie est en rapport avec les forges.
St Jacques associé à St Christophe ? Je connais une autre chapelle qui est passée de Christophe à Jacques puis est repassée à Christophe c'est celle de Pâquiers à St Martin de la Cluze(38)
Merci à l'équipe qui a recensé le patrimoine en Isère et notamment en Valbonnais : rien n'indique de l'extérieur qu'il s'agit d'une chapelle St Christophe.

mardi 1 juillet 2008

Saint Christophe par les Bénédictins

la version de l'histoire de St Chrisrophe trouvée dans un livre de 1951, Vie des saints, écrit par les Bénédictins de Paris, ed. Lethouzey et Ané (merci Sophie) :
"Christophe était un géant qui voulait servir les grands de ce monde. Il servit un roi puis Satan et enfin le Christ, parce qu'il était encore plus puissant. Il se fit instruire par un ermite qui lui enseigna la bonté envers son prochain. Devenu passeur au bord d'un fleuve, il met sa prodigieuse force au service des voyageurs désirant traverser un fleuve très violent. Un jour il transporta un enfant sur son dos qui lui parut de plus en plus lourd. L'enfant qui n'est autre que le Christ, lui dit qu'il est lourd parce qu'il porte le poids du monde. L'enfant lui répondit qu'il était son créateur. Pour le lui prouver, il planta son bâton dans la terre et en jaillirent alors des feuilles et des fruits. Ce maître, si grand, découvre dans ce petit enfant, le Maître qu'il a toujours cherché. Enrôlé dans l'armée impériale il refusa d'abjurer sa foi et mourut dans d'atroces souffrances."
C'est une version qui ressemble à un résumé que je publie pour... vous engager à aller voir les autres versions plus détaillées: celle de Jacques de Voragine ou la mienne... archives du mois d'avril 2008. On n'y retrouve pas la structure narrative qui m'est chère.