lundi 9 avril 2012

Cheval Drac, légende


















Véronique,rêveuse, blogueuse, voyageuse et dessinatrice a mis en ligne cette image qui m'a fait craquer et qui s'intitule "Au viaduc des fades". J'avais déjà publié un de ses dessins sur la traversée de l'Allier en crue. Mais allez voir aussi son blog ! Et voici ce qu'elle me dit de l'image ci dessus :
Cette image est en quelque sorte l'avatar ultime du "réprouvé". Dans les légendes auvergnates, le cheval Drac noie les enfants qui ont l'imprudence de grimper sur son dos… Cette image est pour moi celle de l'ambigüité du passeur.
Merci de la mettre sur votre site.
Véronique Béné

dimanche 8 avril 2012

Quentin Metsys et Joachim Patinir ou Patenier

Peintres flamands à cheval sur les 15ème et 16ième siècle, ils auraient collaboré pour le premier tableau. Pour le deuxième, il semblerait que Quentin Metsys en soit le seul auteur... Leurs noms de famille sont écrits de différentes façons... Je découvre Quentin Metsys mais j'avais déjà fait un article sur un autre St Christophe de Joachim Patenier.


samedi 7 avril 2012

L'homme est un pont, disait Zarathoustra, disait Nietzsche

Zarathoustra, cependant, regardait le peuple et s’étonnait. Puis il dit :
L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhomme, -une corde sur l’abîme.
Il est dangereux de passer de l’autre côté, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière- frisson et arrêt dangereux.
Ce qu’il y a de grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce qu’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin.
J’aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà...
Pour le contexte cliquez sur le lien, livre à lire en ligne.
J'ai trouvé cette jolie métaphore dans l'exposition du Musée de Grenoble "Die Brücke", du nom du mouvement d'avant garde allemand (1905-1911) , initiateur de l'expressionnisme. Je vous recommande chaudement l'exposition à voir avant le 17 juin 2012.

La passerelle ferroviaire sur le Scorff à Lorient

C'est un récit de Daniel Faurie, celui qui nous documente régulièrement sur la Chapelle Saint Christophe de Lorient.

IL SUFFIT DE PASSER LE PONT
La fermeture était programmée pour le lendemain et c’était bien définitif la PASSERELLE, allait cesser d’exister. Il en va ainsi de bien des choses ! Quelques nostalgiques étaient sur les lieux arpentant l’endroit mythique. Cela se devinait dans leur regard quand on les croisait, cette intelligence de l’œil qui vous dit « on vit les mêmes instants historiques, pas vrai ? » Ici les gens n’engagent pas toujours le dialogue. J’étais à faire les dernières photos, riverain témoin et conscient de ce temps qui s’échappait juste sous mes fenêtres. Au dessous l’eau sombre remontait à gros bouillons vers St Christophe et le Parc à bois, poussée par la marée. Un petit mascaret d’opérette, et je me plaisais à me redire « l’eau ici à LORIENT passe toujours deux fois sous les ponts » Le soleil en était ce soir-là. C’est alors que je l'aperçus, la petite dame. J’étais sur la rive LANESTERIENNE. Pas de cerise sur son chapeau, mais un rouge à lèvres un peu tremblé, pour sortir au soir couchant. Et elle me parla, ELLE, sûrement pour justifier sa présence « je, j’habite quelques maisons plus haut le long de la voie... et c’est la première fois que je monte jusqu’ici… je voulais pas manquer ce moment… mais c’est dangereux »
- Dangereux en quoi ?
- Ben elle tremble la passerelle, et les cyclomoteurs passent à toute vitesse, et ma voisine dit…
- Oh quelques chenapans chahuteurs, et des amoureux qui reconduisent leur petite amie, rien de bien méchant.
ELLE osa tout de même mettre ses pieds sur la partie métallique… Stupéfait de l’entendre dire, « ma fille, elle habite, là dans le grand bâtiment de Chaigneau » « Ils viennent me chercher en voiture » La petite dame allait en voiture de l’autre côté du fleuve !! Et ben.
- Vous n’avez pas peur ? Alors c’est le moment où jamais, voulez vous traverser ? Et la vielle dame s’élance à mes cotés, confiante au point de regarder l’eau qui s’assombrissait car à présent le soleil n’était plus qu’un disque rougeoyant. Je lui fis traverser le Scorff, elle en était toute guillerette, y a t’il un âge pour vaincre sa peur ?
- Faut bien que je retourne, je peux le faire…
Dernière ou avant dernière passagère de cette passerelle, elle s’éloignait, de plus en plus petite, vers sa maison, savourant son exploit. Et moi le passeur que j’étais devenu, j’enrageais de ne plus avoir de pellicules, pour illustre mon futur récit qui germait dans mon esprit.
DANIEL FAURIE, Chronique des bords du Fleuve Avril 2001
La passerelle fut détruite en 2001, pour reconstruire le nouvel ouvrage ferroviaire. Elle avait été ajoutée en porte à faux au viaduc (où EIFFEL travailla) en 1911. 90 ans de service.