Une publication en ligne de Jean-Loïc LE QUELLEC : CYNOCÉPHALES ET PENTECÔTE que l'on peut consulter en ligne et qu'il résume ainsi :
Depuis le XIIIe siècle, l'iconographie orientale de la Pentecôte fait apparaître des monstres qui se convertissent lors de l'effusion du Saint-Esprit. Une série de représentations arméniennes montre un cynocéphale qui se trouve sous la chambre haute où sont réunis les disciples : il apparaît là dans l'encadrement d'une porte, d'où il harangue un groupe de personnes figurant des peuples païens supposés vivre aux limites de l' orbis terrarum. Ultérieurement, ce cynocéphale a été identifié à Trdat III, roi d'Arménie qui se convertit au IVe siècle. Or le symbolisme chrétien de l'homme-chien canidé-cannibale qui ne sait qu'aboyer mais qui, par sa conversion, gagne une âme et parle soudain «en langue », est également présent dans les légendes de Reprobus-Christophe, de saint Barthélemy (évangélisateur de l'Arménie) et de saint Mercure; il répond aux conceptions qui voient généralement dans les canidés des êtres du passage, des gardiens de la porte, et des intermédiaires entre nature et culture. Particulièrement utiles pour penser l'animalité de l'homme, ce sont aussi d'enragés propagateurs du message divin.