mardi 27 avril 2010

La Roque St Christophe (24)

C'est un fort et une cité troglodytique dans une falaise au dessus de la Vézère. Le lieu a été habité de façon ininterrompue de l'âge du bronze à 1588 où le site a été ravagé par les guerres de religions. L'âge d'or de la cité troglodytique a sans doute été le moyen âge où dès le 10ième siècle l'évêque Frotaire de Périgueux décide d'édifier une forteresse pour protéger les populations contre les invasions vikings... Pour le reste reportez vous au site web ou allez faire la visite...
En ce qui concerne le saint qui nous préoccupe:
- On y trouve sa statue (du 20ième siècle) installée sur  le lieu d'une ancienne chapelle. Juste à côté sur la paroi sont gravées des croix qui semblent plutôt d'origine protestante.
- Il semblerait que dès le 10ième siècle le lieu se soit nommé Rupem Sancti Christophori
- Le guide, interrogé, me dit qu'il y aurait eu un moine au Moyen Age... Il est étonné de ma question.
- La Vézère coule juste dessous
Si vous en savez plus sur la relation entre le saint et ce lieu, je suis prenneuse  !

lundi 26 avril 2010

Xylographie dite de Buxheim, image de dévotion de 1432

Ce qui m'intéressait dans cette image, que j'avais publiée en 2008, c'était tous les détails autour: le moulin, le moine avec la lanterne (c'est l'ermite qui montre le chemin ?), etc. J'avais remarqué que ces éléments étaient aussi sur la fresque de St Sorlin en Bugey, je ne savais pas pourquoi mais une lectrice du blog vient de me donner toutes les explications ou presque et même... une photo convaincante:

J'en profite donc pour réactualiser l'article. Merci à Marianne Gilly-Argoud !
Chercheuse à l'université de Grenoble en histoire médiévale, j'ai travaillé sur la peinture murale de Saint-Sorlin-en-Bugey et puis en effet vous assurer d'un lien très évident avec le dit saint Christophe de Buxheim, une image de dévotion xylographiée datant de 1423 dont un exemplaire a été collé dans un manuscrit de la Bibliothèque de Buxheim, d'où son nom. Le saint Christophe de Saint-Sorlin a été clairement composé et exécuté en suivant fidèlement l'iconographie de Buxheim (jusqu'au moindre détail, les feuilles de l'arbre, les positions de l'ermite et du meunier, l'enroulement de l'eau au pied du saint, etc), véhiculé du Rhin jusque dans le Bugey par la circulation des images de dévotion xylographiée, d'autant que Saint-Sorlin est à la frontière (quand la peinture est exécutée à la toute fin du XVe-début XVIe siècle) des marches de Savoie et du royaume de France.
D'ailleurs, la Vierge à l'Enfant en gloire debout représentée aussi sur le mur de Saint-Sorlin tire aussi sa composition et son iconographie de la xylographie (Nuremberg K7, par exemple).
Pour en revenir au saint Christophe, le motif de l'ermite est tiré de la légende même de la vie du saint, puisque il est le passeur du gué où Christophe rencontre le Christ, la lanterne étant bien sûr un symbole de la révélation divine. Quant au moulin et au meunier avec son âne, c'est un motif repris directement de la xylographie de Buxheim, qui n'a pas de source dans la vie du saint, mais qui correspond à cette volonté, typique de la fin du Moyen Âge, d'ancrer le récit mystique dans la vie réelle quotidienne du fidèle par des éléments familiers, et ce afin de réaliser un processus cathartique d'identification.

mercredi 14 avril 2010

Naviguer au cable, une expo sur les bacs à traille du Haut Rhone

Escale Haut-Rhône est un petit musée encyclopédique et moderne au bord du fleuve, à Brégnier Cordon (01). Tout y est intéressant... de l'écologie aux légendes locales en passant par la vie des autochtones.
Dans ce musée, il y a en ce moment une très belle exposition temporaire sur les bacs à traille.
Et pour la Nuit des Musées, le 15 mai, j'y raconterai des légendes du bord du Rhône et sans doute aussi  Le Réprouvé. C'est le moins que je puisse faire, non ?

dimanche 11 avril 2010

Saint Christophe sur Guiers (38) et Saint Christophe la Grotte (73)

Il y a une région entre Grenoble et Chambéry où tout est en double : les villages, les églises, les mairies... C'est sur l'ancienne frontière entre la Savoie et la France, tout le long d'une magnifique rivière qu'on appelle le Guiers Vif. Frontière c'est synonyme de contrebande et, sur ce sujet, les légendes locales n'ont rien à envier aux légendes pyrénéennes, Mandrin est passé par là ! Nombreux sont ceux qui ont du traverser ses eaux glacées en priant les deux saint Christophe ! Le Guiers Vif descend de Chartreuse par les Gorges de l'Echaillon et à la sortie passe sous le "Pont Romain", enfin "très vieux", qu'on appelle aussi Pont Saint Martin
Sur la rive gauche, c'est à dire en Dauphiné,  Dauphiné qui a été vendu à la France en 1343, en Isère aujourd'hui, il y a le village de Saint Christophe sur Guiers. Dans l'église une statue de bois qui est sortie tous les ans pour la fête patronale. En juillet 2010, il y aura encore 3 jours de festivités :  bal champêtre, soirée dansante, fête foraine , bénédiction des voitures ( le 25) et une veillée avec un chanteur très catholique... quand même ! Dans ce village même les beignets sont "christolins". Pour connaître la légende recueillie dans ce village par Charles Joisten en 1960 sur le fardeau qui s'alourdit cliquez ici.
Sur la rive droite, nous sommes en Savoie ( province rattachée à la France en 1860), mais aussi dans le département du même nom, commune de Saint Christophe la Grotte. C'est là qu'on peut visiter le site de la Voie Sarde qui permettait depuis le 17ième siècle de passer entre les premières falaises de Chartreuse et les grottes des Echelles. Pour voir tout ça en venant de Chambéry, ça vaut le coup de s'arrêter juste avant le tunnel construit par Napoléon....
L'église du "chef lieu" est fermée. Mais, devant, un tracteur âgé d'une bonne cinquantaine d'année attend peut-être d'être béni, en tout cas il roule encore, lui, pas comme le 4x4 capot ouvert de ce matin...
Et en levant les yeux, merveille : tout le long du toit de l'église, des nids d'hirondelles habités. C'est le printemps !