samedi 31 mai 2008

Xolotl, le dieu aztèque à tête de chien


Détail du tableau "l'Etreinte amoureuse de l'univers, la terre, moi, Diego et Monsieur Xolotl" de Frida Kahlo, peintre mexicaine. Elle y a peint son chien qu'elle appelait du nom d'une divinité aztèque.
Xolotl était le double, "frère jumeau ", de Quetzacoatl, le serpent à plume, le dieu blanc.
Quetzacoatl a envoyé Xolotl chez les morts chercher des ossements pour repeupler la terre d'humains... Pour finir le travail Quetzacoatl les a arrosés de son sang...
Xolotl avait une tête de chien ou de coyote, il était laid et bossu. Des figurines le représentant portant le soleil sur son dos étaient enterrées avec les morts pour les accompagner au pays des esprits.
Quetzacoatl a fini par tuer Xolotl, s'est transformé en serpent à plume pour guider les hommes vers une terre paradisiaque où il est devenu leur roi bienveillant jusqu'à ce qu'un autre dieu arrive et le chasse...
J'ai lu aussi que chez les aztèques, on sacrifiait parfois des chiens pour accompagner les morts. Il y a même une race de chien qu'on appelle xolo, race de chien sans poils, appelé aussi chien nu ou mexicain... Comme celui de Frida ?
Avec Quetzacoatl-Xolotl on a donc aussi un chien passeur de morts et de vivants...
Je ne vous cache pas que je ne suis pas du tout spécialiste de la mythologie aztèque : toute précision complémentaire sera donc la bienvenue !

Heracles, Cerbère, Charon, Hermes : proximités grecques


Claude Mellan, 16ième siècle.
La onzième ou la douzième tâche que Heracles eut à réaliser était d'aller chercher les pommes d'or des Hespérides, là où disparait le soleil. Heracles partit vers l'occident... Après moult péripéties il atteignit les portes d'or de leur jardin. Le jardin était gardé par un dragon de feu. Juste à côté se trouvait Atlas, le père des Hespérides que Zeus avait condamné à soutenir de la tête et des mains la voûte du ciel (d'autre disent que c'était la terre).
Hercule lui demande de l'aide. Atlas propose, si Hercule le remplace un moment , d'aller lui même chercher les pommes d'or. Hercule accepte et prend la voûte du ciel sur son dos. Atlas ramène les pommes d'or et propose de les ramener lui même. Hercule lui dit "d'accord mais remplace moi juste un instant le temps de me faire un bourrelet avec ma peau de lion pour soulager ma tête et amortir le poids du fardeau". Atlas reprend alors sa charge sans savoir que c'est pour l'éternité...
La dernière épreuve qu'Héraclès eut à accomplir fut de descendre aux enfers chercher le chien Cerbère qui garde la porte des enfers, empêchant les vivants d'y entrer et les morts d'en sortir...

"Quand les Ombres descendent au Tartare, dont l'entrée principale se trouve près d'un petit bois de peupliers noirs près de la mer, chacune d'elle est munie d'une pièce de monnaie que ses parents ont pieusement placée sous la langue du cadavre; Ainsi sont ils en mesure de payer l'avare Charon qui leur fait passer le Styx dans une barque délabrée... Les Ombres sans argent sont vouées à attendre éternellement sur la rive à moins qu'échappant à Hermès leur guide, elles ne parviennent à se faufiler en rampant par une issue de derrière comme à Ténaos en Laconie ou Aornos en Thesprotie.
Un chien à trois tête , ou selon certains à cinquante têtes, nommé Cerbère, garde la rive opposée du Styx prêt à dévorer les vivants qui essaieraient d'entre ou les Ombres qui tenteraient de fuir" (in les mythes grecs de Robert Graves)

vendredi 30 mai 2008

Les cynocéphales cannibales, légende d'Ukraine

"Les vieux racontent que jadis la Mort n'existait pas, les cynocéphales (êtres à tête de chien) borgnes tenaient sa place. Il arrivait que les cynocéphales, après avoir attrapé un homme, le jetaient au trou pour le nourrir de bonbons, de pains d'épice jusqu'à ce qu'il devint lisse comme un porc. Alors ils descendaient dans le trou pour palper ses côtes, pour voir si la graisse était suffisamment épaisse...
... Pour les cynocéphales manger un homme était normal.
Or les hommes se mirent à prier Dieu de leur envoyer plutôt la mort. Dieu leur fit miséricorde et envoya l'affeuse Mort munie de la faux. La Mort s'approcha des cynocéphales et les prit l'un après l'autre, si bien qu'elle les anéantit tous. Les vieux disent que la terre habitée autrefois par les cynocéphales existe toujours, mais qu'il n'en reste que très peu : ils ont disparu."
Récit recueilli en 1876 par Ja. Novickyj auprès de Herasim Xvost à Ol'ginka, district de Mariupol', gouvernement de Ekaterinoslav.
Ce texte, je l'ai trouvé dans "Aux origines du monde, contes et légendes d'Ukraine, textes réunis, annotés et traduits par Galina Kabakova.

lundi 19 mai 2008

Christophore : Encyclopédie des Symboles

Voici quelques extraits de ce que j'ai trouvé dans cette encyclopédie (L'édition française a été établie sous la direction de Michel Cazenave) à l'article :
CHRISTOPHORE ( OU SAINT CHRISTOPHE)
... l'enfant devint si lourd qu'il fit s'affaisser le géant sous l'eau et le baptisa Christophore...
Il est représenté comme un géant tenant à la main un pieu ou un bâton feuillu (symbole de la rémission des péchés par la grâce divine)...
... On peut penser que les images, datant de la fin de l'empire égyptien, du dieu à tête de chien, Anubis accompagné de l'enfant Horus ont servi de modèle à la représentation de St Christophe, ainsi que celle d'Héraclès portant sur ses épaules Eros, enfant.

Email peint : le manteau bleu


Attribué à Monvaerni (pseudonyme), 15ième siècle.
On peut cliquer sur l'image pour voir les détails : châteaux, ermite, lanterne, escalier, arbres morts ou vivants et le magnifique manteau bleu.
Image issue du Fond photographique de la Réunion des Musées Nationaux.

L'aigle, l'arbre, l'ours et St Christophe


C'est un dessin à la plume de Jacopo Bellini (15ième siècle) qui me semble étrange.
Le fleuve ne semble pas trop dangereux. L'ont-ils déjà traversé ? Je suppose qu'il sont encore sur la route qui longe le fleuve... Mais, dans ce cas, le fleuve semble surélevé...
Comme le Réprouvé semble être du côté de sa cabane je pencherais pour l'idée qu'il vient juste de "charger" l'enfant. Ils seraient donc encore du côté de l'aigle avant de se rendre dans le domaine de l'ours...
Les arbres coupés sont ils les bâtons de marche que le Réprouvé se taille (et use) pour traverser ?
S'ils sont déjà dans le fleuve alors le Réprouvé marche carrément sur l'eau...
Avez vous une autre interprétation ? Envoyez la moi !
Image issue du Fond photographique de la Réunion des Musées Nationaux.

La Vierge plaçant Jésus sur les épaules de St Christophe


Troublant, non ?
C'est une sanguine attribuée à Mazzuela Francesco Maria dit Le Parmesan.
Image issue du Fond photographique de la Réunion des Musées Nationaux.

vendredi 9 mai 2008

Les Christophe de Rubens


Rubens, peintre et diplomate, a vécu de 1577 à 1640
Extrait d'un article de Théophile Gautier paru dans la Presse en 1836 :

"Le plus beau tableau de Rubens, peut-être le plus beau tableau du monde, c’est la descente de croix de Notre-Dame d’Anvers.
J’avais passé plusieurs fois devant lui sans le voir, car les deux tableaux de Rubens, la Descente de croix et le Crucifiement, sont fermés par des volets peints en dedans et en dehors par Rubens lui-même, de sorte que chaque tableau est réellement composé de cinq tableaux ; les quatre pans du volet et le cadre du milieu.
Ces volets de la descente de croix représentent saint Christophe et un ermite en prières. Le saint Christophe est une figure colossalement monstrueuse, auprès de laquelle l’Hercule Farnèse et le Milon Crotoniate paraîtraient pulmoniques et misérables ; c’est la plus violente exagération de muscles, la débauche la plus effrenée de contours, où se soit jamais abandonné un peintre d’un génie véhément et robuste. L’ermite, pour la vigueur du clair obscur égale les plus chaudes obscurités de Rembrandt, le reflet de la lanterne qui éclaire cet effet nocturne est supérieurement traité, mais cela n’est rien auprès des magnificences intérieures..."

Dans un livre intitulé "Histoire de la vie et des ouvrages de Pierre Paul Rubens" de André Van Hasselt (1840), il est dit que ce St Christophe a été peint pour régler un litige avec les arquebusiers d'Anvers et que dans un premier temps Rubens leur a proposé trois porteurs du Christ pour le prix d'un : la descente de la Croix, la Vierge enceinte et le prêtre Siméon présentant Jésus au Temple, ce qui ne leur a pas convenu... D'autre part la figure de l'ermite avec une lampe voudrait exprimer le fait que "le passage" s'est fait la nuit.

jeudi 1 mai 2008

Le samouraï et le bébé

Un bébé qui prend du poids, conte populaire du japon recueilli, résumé et traduit par Maurice Coyaud.
En voici mon propre résumé :
C'est un samouraï qui va prendre son tour de garde de minuit à l'aube. Au dernier lacet du chemin, il distingue une femme et son bébé. Normalement à cette heure et en ce lieu, il ne doit pas y avoir de femme. La femme l'appelle par son nom et lui confie le bébé : un nouveau né minuscule de 7 à 8 livres. Il le prend malgré sa perplexité. Soudain le bébé semble avoir grossi. Il n'a pas grossi, "c'est plus lourd qu'il devient". 50, 100, 600 livres... Sur le point de flancher le samouraï murmure une prière boudhique : Namu Amida Butsu. A la 3 ième invocation l'enfant a disparu. La femme réapparait : elle remercie, elle est la déesse patronne du bourg. Une de ses paroissiennes avait un accouchement difficile, "les portes de la naissance étaient closes", par ses invocations il les a "décloses". En remerciement elle lui fait don d'une force exceptionnelle. Rentré au village il apprend que cette nuit là "un enfant était péniblement né".