mardi 21 avril 2009

Images de St Christophe dans les Grisons, en Haut Adige, dans le Vorarlberg et le Piémont

Les images abîmées entre iconoclasme, pratiques religieuses et rituels «magiques» de Simona Boscani Leoni, c'est un article à lire en ligne, intégralement en ... cliquant sur son titre...
En lisant cette article j'ai pu lister un certains nombre de lieux où St Christophe est présent sur les peintures murales. De quoi me donner envie de voyager par là bas ! A trans-frontières, d'un bord à l'autre d'un grand bout des Alpes que je ne connais pas encore.
Notre saint était vénéré dans cette région, notamment tout au long des grandes voies de communication transalpines. Il est invoqué contre la mort subite et comme protecteur par rapport à la peste. Même si la liste ci dessous n'est pas exhaustive, ce qui est remarquable c'est la prédominance de cette figure dans les "images abîmées", prédominance qui peut s'expliquer de plusieurs façons : c'est le saint le plus fréquent, c'est celui qu'on préfère, c'est celui dont les images ont survécu, etc. etc.
Pour les lieux il y a donc :
Dans les Grisons (Canton Suisse), San Martino de Boudo (Val Bregaglia) et image ci dessous, Waltensburg/Vuorz, Santa Maria del Castello (Mesocco) et Soazza (Val Mesolcina)En Trentin Haut-Adige (Région Italienne) : Agund-Plars (Eglise St Ulrich), Tartsch et St Aegidius de Kortsch...
En Vorarlberg (Région Autrichienne) : St Vinerius de Nüziders
Dans le Piémont (Italie),près de Vercelli : Quarona (église San Giovanni al Monte)
Pour ce voyage, si j'ai tout compris, il me faudra parler italien, romanche, piémontais, allemand... et je dois en oublier.
Voici l'introduction et la conclusion de l'article qui vont me faire regarder autrement ces images dont l'usure ne provient pas que de l'âge ou d'un vandalisme "gratuit" :
"Les décors peints qui ornent les murs des sanctuaires sont des présences « vivantes » ayant une relation intense et complexe avec les rituels mis en scène dans l'église, ainsi qu'avec les fidèles qui sont les spectateurs interactifs de ces rituels. Les peintures murales deviennent ainsi un medium privilégié entre l'Ici-bas et l'Au-delà pouvant protéger les croyants et matérialiser le sacré. Toutes ces qualités expliquent l'intérêt des hommes envers elles, leurs attitudes d'adoration ou de négation vis-à-vis de la puissance sacrée de l'image...
Dans ces lignes, nous avons mis en évidence trois comportements ayant produit des images abîmées : l'attitude destructrice liée à la censure de la Réforme et de la Contre-réforme, la pratique des égratignures, et enfin la manipulation de l'image à travers le repeint. L'« amour » des fidèles pour l'image s'est exprimé selon des pratiques différentes. Ecrire son propre nom, la date de visite de l'église ou des prières sur les peintures murales était un phénomène répandu qui atteste le besoin de la part des croyants de s'approprier matériellement quelque chose de l'image et de sa force. Les repeints et l'intégration des peintures dans des ensembles plus récents montrent l'intérêt des commanditaires et plus généralement des communautés de fidèles à l'égard de leur paroisse, ainsi qu'une attitude de respect vis-à-vis des « images efficaces »... L'étude des peintures abîmées permet donc d'aborder le problème du rapport homme/image selon une perspective originale et de mettre ainsi en évidence l'importance et la complexité de l'impact des arts visuels dans les sociétés chrétiennes occidentales durant de longs siècles."