mardi 21 avril 2009

Mystères de St Christophe

Il y a un article très érudit à lire en ligne si vous voulez en savoir plus... C'est le texte d'un article de 1973, actuellement indisponible sur papier de G. A. Runnalls. La saisie et la mise en page ont été assurées à l'Université de Rennes par Christophe (!) Chériaux.
Voici une partie de l'introduction :
"Il existe aujourd'hui deux pièces de théâtre médiévales qui ont pour sujet la vie et le martyre de Saint Christophe. La version la plus connue est celle d'Antoine Chevalet, représentée en 1527 à Grenoble, et imprimée, également à Grenoble, en 1530 ( voir XXIV1 , II 599-605 XXII; III 1-26). Il s'agit d'un long mystère de presque 20000 vers, divisés en quatre journées. En voici le titre: «S'ensuyt la Vie de Sainct Christofle élégament composée en rime françoise, & par personnaiges, par Maistre Chevalet, jadis souverain Maistre en telle compositure, nouvellement imprimée.... Icy finist le Mystère du glorieux Sainct Christofle, composé par personnaiges, & imprimé à Grenoble le vingt-huict de Janvier, l'an comptant à la Nativité de Nostre-Seigneur, mil cinq cens trente, aux dépens de Maistre Anemond Amalberti, Citoyen de Grenoble.»
L'autre version de la vie de Saint Christophe, qui consiste en un traitement très différent du même thème, est plus courte, et moins bien connue; en effet, elle passa presque inaperçue jusqu'en 1880, lorsque Petit de Julleville (XXIV, II 491-3) en fit mention pour la première fois.... C'est cette deuxième version, anonyme, qui nous intéresse, et dont nous publions ici la première édition moderne... Voici l'Incipit et l'Explicit de Yf 1606: «S'ensuit le mistere du Tresglorieux martir Monsieur sainct christofle Par personnages Nouvellement (VI) imprime a Paris Et est a xxxiiij personnages Dont les nomps s'ensuivent cy apres.... Cy finist le mistere de sainct cristofle nouvellement imprime a Paris par la veufve feu Jehan trepperel Jehan Jehonnot Libraire & imprimeur Jure en l'universite de Paris demourant en la Rue neufve Nostre dame a L'enseigne de l'escu de France.» Ce document fut publié entre 1512 et 1517"
Pour vous donner l'eau à la bouche, suite à une enquête quasi policière, les auteurs en sont venus à penser que le mystère imprimé à Paris, mais sans doute composé, un peu plus tôt, au siècle précédent, l'a été par un imprimeur qui habitait la paroisse de St Christophe, dont l'église, maintenant détruite faisait face à Notre Dame.
Il y a dans cette article un historique des différentes versions de la légende qui en vient à la conclusion que la légende du Réprouvé, telle que je la raconte à la "suite" de Jacques de Voragine, et telle qu'elle apparaît dans les mystères est assez récente.
Pour ce qui est du mystère imprimé et joué à Grenoble, nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler puisqu'il a aussi été traduit et joué dans l'Eglise de St Chef (38) en 2002. On peut juste faire remarquer que Grenoble, au confluent du Drac et de l'Isère (le serpent et le dragon, comme le disent les Grenoblois) était régulièrement dévastée par les inondations.